













Peut-on admettre que plus de 25.000 Réunionnais sont en attente d’un logement ? Bien sûr que non.
Au même titre que l’emploi, le logement doit être une priorité.
Oui, mais comment ?
Tout d’abord, quelques chiffres.
Construire 180 000 logements sur 20 ans
Dans les 20 ans prochaines années, il faudra construire 180.000 logements, tant pour résorber la demande que pour faire face aux besoins générés par l’augmentation de la population.
Actuellement, environ 25.000 ménages sont dans l’attente d’un logement.
La chute de la construction de logements sociaux et la réduction du rythme de constructions dans le secteur privé du fait des modifications des dispositifs de défiscalisation ont provoqué une crise aiguë dans ce secteur essentiel.
L’urgence doit donc être décrétée sur ce secteur, avec la mobilisation de moyens exceptionnels.
Mais avant de se lancer dans la mise en place de nouveaux dispositifs, agissons sur ceux qui existent.
Faire respecter le droit
Bien que le droit au logement soit inscrit dans la loi depuis plus de 20 ans, on estime qu’environ 3 millions de personnes en France, et au moins 25.000 à La Réunion, souffrent actuellement de “mal logement”, voire d’absence de logement.
C’est pour tenter de remédier à cette situation que la loi du 5 mars 2007 instituant le droit au logement opposable fixe à l’État une obligation de résultats et non plus seulement de moyens.
C’est le DALO (Droit au Logement Opposable).
Le principe du DALO est simple :
Toute personne qui a effectué une demande de logement et qui n’a pas reçu de proposition adaptée à sa demande, c’est-à-dire tenant compte de ses besoins et capacités, peut saisir une commission de médiation dans son département, puis exercer, dans certains cas, un recours devant le tribunal administratif au titre du droit au logement opposable.
C’est la loi qui le dit.
Cette loi est loin de s’imposer, en France, mais aussi et surtout à La Réunion.
En fonction de ce principe intangible, « écrit dans le marbre », comme tout texte de loi et pour paraphraser un ancien sénateur maire, 25.000 Réunionnaises et Réunionnais seraient en droit de saisir les tribunaux.
Heureusement pour ceux-ci, les sans logement ou les sans-logés ne le font pas. Toutes les familles réunionnaises sont éligibles au DALO.
Tous les Réunionnais éligibles
Le recours devant une commission de médiation est ouvert aux personnes qui se trouvent dans l’une des situations suivantes :
Le rôle du parlementaire
L’une des particularités importantes de la loi DALO est qu’elle a prévu l’institution d’un comité de suivi chargé de rendre compte annuellement de sa mise en œuvre.
C’est le travail d’un parlementaire. Par exemple, au Sénat, pour pouvoir entendre les institutions et associations membres de ce comité, il est donc apparu fondamental d’organiser une table ronde en 29 février dernier.
Les discussions ont été très fructueuses : elles ont permis de revenir sur les avancées et les difficultés identifiées dans la mise en application de la loi cinq ans après son adoption, en insistant sur les zones particulièrement touchées.
Surtout, la table ronde a permis à chacun de s’exprimer sur les possibles pistes d’amélioration en matière d’organisation territoriale, de recours aux logements déjà existants, de renforcement de l’accessibilité financière des logements sociaux, d’accroissement de l’offre, ou encore d’égalité de traitement…
Ainsi, les députés pourront renforcer les efforts engagés par les sénateurs, afin de maintenir la pression sur les autorités afin d’une part de faire respecter la loi, d’autre part, de continuer à fédérer et mobiliser l’ensemble des partenaires.